dimanche, août 30, 2009

deuil


J'ai connu de nombreux deuils. j'ai enterré entre autre mes grands parents, mes oncles et deux soeurs de ma mère.


Je faits une distinction parce que je n'ai pas bien connu ma famille maternelle.

Le destin a voulu que ma mère la retrouve sur le tard et que je grandisse au sein de la famille paternelle.


A chaque fois que l'un d'entre eux est décédé, j'ai eu la sensation que quelque chose de moi partait avec eux: un bout d'âme, d'enfance, de chair aussi.


Et cette sensation terrible: d'un manque, d'une perte et surtout d'une douleur intense.


Je crois que j'ai encore parfois du mal à accepter certaines de ses pertes. Je veux parler de mon oncle José et mon grand-père.




Lorsque tito José est mort, j'avais dix ans. J'étais alors persuadée qu'à force de prière, il s'en sortirait. Mais non. Je n'avais pas assisté à ses funérailles, trop jeune.

Des années plus tard, il m'arrive de repenser à lui avec une certaine souffrance à l'intérieur de moi. Je revois ses yeux tristes, son silence, sa solitude.


Je crois qu'une fois ma colère passée envers Dieu et les médecins, j'ai eu surtout mal pour la vie qu'il avait eue. Je n'ai tout compris que récemment.


Pour mon grand-père, c'est de l'avoir vu étendu, l'air soucieux. Je me suis demandée quel souvenir lui était revenu en mémoire, juste avant que la mort ne vienne le chercher. J'ai trouvé ça injuste et révoltant, qu'il ne se soit pas éteint tranquillement, dans son sommeil... Surtout après dix années terribles ,où il a côtoyé de trop près la maladie d 'alzheimer.




Mais malgré ces pertes qui restent encore parfois douloureuses, je sais qu'ils m' accompagneront tout au long de ce qui me reste à vivre.




Dire adieu à une idée me paraît étrangement plus difficile à vivre. Comment faire le deuil de quelque chose qu'on n'a pas eu?


J'en suis là, aujourd'hui dans ma thérapie.


Comment faire pour enterrer et dire adieux à cette famille idéale et surtout ce père idéal que je n'ai jamais eu?


Je ne sais pas. Je crois que je dois pleurer tout ça, tout ce dont j'avais rêvé enfant. Tous ces rêves que j'avais fini par superposer sur la réalité.

Je sais qu'il va me falloir du temps et encore du temps pour y arriver.


Je ne nie plus aujourd'hui. Je sais ce qui étais, ce que j'aurais voulu. Je commence à savoir ce que je veux...

Mais où pourrais-je enterrer mes rêves? Où vais-je pouvoir incinérer ces voeux toxiques pour moi et qui me ramènent à des blessures prêtes à se rouvrir?


Si je veux retrouver ma paix intérieure comment faire pour les laisser reposer en paix?


Je ne sais pas et je ne vois pas vers qui me tourner.


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