lundi, octobre 12, 2009

à propos du "dernier pour la route"


Je me suis enfin décidée aujourd'hui à aller au cinéma et prendre place dans un fauteuil.



Au programme, deux films: "Fish tank" et "Le dernier pour la route".



Les lumières s'éteignent, logo de l'exploitant.



Je suis bien ici et comme toujours, je me laisse embarquer dans le film.



En l'occurence, j'ai commencé par le "dernier(...)".



Evidemment, ce film trés vite me parle, me touche. Devant moi, un groupe d'alcooliques tente de s'en sortir, parfois désespérement.



Et des souvenirs me reviennent. Je suis fille et nièce d'alcooliques. Pourquoi le cacher, le nier, en avoir honte?



Je n'y peux rien. Je n'ai pas pu sauver mes oncles. Je ne pourrais pas sauver mon père.



Le fait est qu'il souffre d'une dépendance et d'une maladie plus forte que lui débouchant sur d'autres maladies.



Je ne me faits plus d'illusion. J'ai enfin compris que je ne peux pas me battre contre ça, sans l'accord du principal concerné.



Je n'ai pas de baguette magique. Je ne possède pas de supers pouvoirs. Je ne peux pas imposer ma vision du monde aux autres, aussi idyllique soit-elle.



J'ai beaucoup pleuré en voyant devant mes yeux se dérouler le destin et la fin de mon père.

La cure en moins, le désir de s'en sortir réduit à néant.



Et des inquiétudes soudain.


Tout le monde se retrouve victime de coups durs, de coups de déprime, de sentiment de culpabilité. Tout le monde peut sombrer dans l'alcoolisme...



Auprès de moi, je crois que certaines personnes sont susceptibles actuellement d'avoir recours à une bouteille pour oublier, pour se sentir mieux.



J'ai peur pour eux. Je ne sais pas si je supporterais de les voir tomber. Bien sûr, toujours l'envie de rattraper celui, ceux qui tombent.



Je m'inquiète sans doute pour rien, comme souvent.



Mais une partie de moi se veut vigilante, surtout pour cet autre qui me ressemble tant.


Mon double, mon frère, mon âme soeur.




Cet autre qui ne veut pas voir notre accord presque parfait.