dimanche, août 30, 2009

instinct de survie et auto destruction


j'ai appris très tôt que l'autre pouvait être dangereux. Pour le contrer, l'éviter, j'ai élaboré plusieurs stratégies.



Je me suis très vite réfugiée dans des mondes parallèles: livre, télé,amis imaginaires.



Je vivais par procuration les histoires de mes héros préférés, rêvais d'avoir des super pouvoirs pour changer ce monde que je ne supportais pas et que je ne comprenais pas.



Je n'ai donné qu'une image de moi: lisse, sage.



Garder le silence pendant des heures, n'a jamais été un problème pour moi, surtout lors des réunions de famille.



Le problème fut qu'en grandissant, j'ai été incapable d'aller vers les autres ou de donner mon avis.



Éternelle suiveuse, mise à l'écart ou pire bouc émissaire, voilà ce que je suis devenue.



Alors je me réfugiais bien à l'abri dans mes mondes parallèles. le refuge est devenu cercle vicieux. le refuge s'est transformé en prison.



Je crois que j'aurais pu devenir folle sans rencontrer quelques personnes qui m'ont, parfois sans le savoir, amener à sortir la tête de ma carapace.



Il m'a fallu du temps, beaucoup de temps pour comprendre que quelque chose clochait.



Du temps, mais aussi une rupture. Il y a trois ou quatre ans, celle-ci m'a laissée seule, sans air, sans rien.



D'abord, j'ai fait ma fière. Ensuite, j'ai sombré lentement et sûrement au fond d'un gouffre.



J'ai fait une dépression.


Je me mettais à pleurer, sans savoir pourquoi, en regardant bêtement des téléfilms minables.



Je restais enfermée chez moi. Je ne voulais voir personne, ne prenais des nouvelles de personne pas même de mes meilleurs amis.



Le salut m'est venu d'une lettre de ma petite soeur. Sans elle, je pense que j'aurais continué ma descente.






Alors, j'ai repris les choses en main. Moi qui ai horreur des médecins, je suis partie en voir une, une en qui j'ai toute confiance. J'ai eu le courage de lui demander si elle connaissait des psychologues.



Mon véritable instinct de survie s'est déclenché à ce moment là.






Je me suis lancée dans une thérapie. ça fait bientôt deux ans. Par pudeur, je n'en parle qu'aux gens de confiance. Par peur aussi, d être jugée, trahie, abandonnée surtout.






Bientôt deux ans, l'instinct de survie a laissé place à une véritable envie de vivre pour moi.


Il y a eu des hauts et des bas, des claques aussi.


Mais, j'avance. J'ai la sensation de m'ouvrir plus aux autres et de commencer enfin à faire ce qu'il me plaît.



En deux ans, j'ai grandi en apprenant à apprécier cette seconde chance que m'offrait la vie.



Je rame encore parfois... souvent!


Je peste contre le temps qui passe trop vite et moi qui prends trop de temps à me débarrasser de tous mes fardeaux...



Mais, j'ai retrouvé une chose que je croyais avoir perdue: l'espoir.






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