lundi, juin 20, 2011

dimanche, juin 19, 2011

retour sur la Commune


j'ai mis cet article longtemps entre parenthèses... Nous sommes le 3 juillet, l'exposition c'est terminé le 19 juin.
J'y suis allée, comme souvent, un jour avant la fermeture. J'avais toutefois signalé son existence via fb.
Surprise, personne ou presque, certes, il faisait beau! Mais quand on a la chance de pouvoir profiter d'une expo gratuite et intéressante... Il est clair qu'elle n'a pas non plus bénéficié de la même communication et publicité que la précédente organisée à l'Hôtel de ville. Je n'ai pas vu une seule affiche dans la capitale pour signaler sa présence.
Accueillie, rue des écoles (non loin du métro odéon), dans le centre de recherches des cordeliers, elle se veut construite en parallèle à une série d'expositions organisées à l'auditorium du petit Palais.
Riche en documents, elle regroupe: décrets, lettres au peuple de Paris, caricatures (beaucoup du fait d'anti-communards), textes écrits pour l'occasion ou reprises de textes accrochés sur grillages dans lesquels sont enfermées des pierres blanches irrégulières-qui ne sont pas sans rappeler les barricades-, photographies projetées sur un mur, peintures rares notamment en hommage aux victimes de la répression versaillaise.
Du fait de tous ces documents, de nombreux thèmes sont évoqués: la place de la femme, celle de l'étranger, l'éducation, la réquisition des logements et usines vides, la création de restaurants collectifs et solidaires où tous peuvent manger à leur faim et régler plus tard...
J'ai été frappé par leur intransigeance face aux mendiants, alcooliques ou prostituées: parce que la commune avait une véritable politique sociale, puisque c'est entre autre la misère qui conduit à "une mauvaise vie", au vol et autres délits et que la Commune n'avait de cesse de combattre cette misère, alors il devenait intolérable que certains continuent à mendier, que certaines continuent à faire commerce de leur corps.
Il ne s'agissait pas de faire de la charité, à l'instar des bonnes oeuvres chrétiennes, mais instaurer la solidarité, c'est à dire le donnant donnant. En avance, trop en avance certainement sur leur temps, il pensait que les travailleurs pouvaient s'autogérer, de même que les artistes et ainsi c'est à eux que revenaient la lourde charge de rouvrir les musées, organiser expositions, concerts, etc.
Fortement méfiant du Clergé, pour ne pas dire anticlérical, il n'avait de cesse de prôner une éducation gratuite et laïque, repris par la suite grâce notamment à la loi de 1905 de séparer Église et État... Idée dont devrait s'inspirer, du moins se souvenir, un certain président actuel ainsi que son ministre de l'intérieur... Mais je ne citerai pas ici de noms, cela est inutile, vous les aurez sans doute reconnus.
En fond sonore, "L'Internationale", "Le Temps des cerises"et un autre chant de la commune accompagnent également les visiteurs.
Je suis sortie de cette exposition galvanisée, pleine d'espoir, mais avec quelques regrets aussi.
Ainsi si la Commune n'avait pas été si fortement réprimée, si la France n'avait pas subit une si vive défaite face à la Prusse, alors peut-être que Paris aurait été le détonateur à d'autres Communes, un peu partout (certaines ont suivi, mais se sont vite essoufflées)...Alors peut-être que nous aurions actuellement une démocratie digne de ce nom, avec de la gueule, soucieuse des plus faibles, combattant les oligarchies en tout genre(à moins qu'il n'y aurait tout simplement pas d'oligarchies)et autre lobbying.
J'avoue par contre, que devant la multitude des documents, sans doute fatiguée de ma matinée passée au travail (autre job alimentaire), sans doute affamée (pas pris le temps de manger, puisque manger est une perte de temps, selon moi); j'ai eu peur de tout oublier... Comme après avoir vécu un beau rêve, il nous quitte au matin, nous laissant une douce sensation mais qu'un lointain souvenir.
Heureusement, après quelques temps de "fermentation" si j'ose dire, bien à l'abri dans ma petite tête, j'ai pu vous en dire quelques mots...
Prochainement, je compléterai le sujet grâce à un compte rendu des conférences.


le tableau mis en illustration est de Maximilien Luce (1858-1941) et s'intitule "Amoncellement de cadavres devant un mur"

Capitaines d'avril




j'avais beaucoup aimé ce film à sa sortie... Maria de Medeiros avait, je trouve, fait un beau travail, pour un premier film. Un bel hommage rendu à ces hommes et une première approche de cet évènement-qui comme beaucoup d'autres-n'est pas assez abordé selon moi dans les livres d'histoire... Je suppose qu'il l'est plus au Portugal, du moins je l'espère!
Un film qui rappelle que la solidarité est une arme, bien meilleure que tous leurs missiles ou canons...

lundi, juin 13, 2011

Princess mononoke (Mononoke hime, もののけ姫) vocal theme





J'adore Myazaki... mais"Princesse Mononoké" est de loin sa création que je préfère.
Quand à cette chanson, elle me donne toujours autant d'émotion...
J'aimerai qu'un jour nous écoutions de nouveaux les dieux anciens pour apprendre enfin à respecter le vivant.. qu'il soit humain, animal, arbre, fleur ou même minéral...

dimanche, juin 12, 2011

Minutes spectacle poétique...


Ce spectacle est tout à la fois de la poésie, du théâtre, de la philosophie, de la métaphysique.
Les textes m'ont rappelé pèle-mêle: Pygmalion, histoires de vampire lues autrefois, Maupassant et ses récits fantastiques, une histoire qu'un Ivoirien m'avait raconté, autrefois, sur un dieu-pierre, mettant tout un village en danger.... Des souvenirs de lectures, des souvenirs de mythes qui sommeillent en chacun de nous. Des souvenirs d'Histoire aussi qui parlent d'obscurantisme, de dictature, de faire un monde à son image en écrasant l'autre... Ici, cela commence comme une farce, par l'élimination des mots indésirables à coup de marqueurs indélébiles.
Alors, on se met à penser à tous ces mots que l'on souhaiteraient tant n'être que des cauchemars car serviteurs de concepts abjects. Des mots qui veulent signifier l'esclavagisme, le racisme, le nationalisme, l'oligarchie, etc...
Et puis des mots que l'on voudrait enfin, qu'ils signifient quelque chose; un peu comme une certaine devise: liberté, égalité fraternité.
Des textes qui nous renvoient aussi à notre propre fragilité, être éphémère amener tôt ou tard à disparaître.
Oui, on y côtoie de près la mort, la putréfaction.
Loin de nous faire fuir, nous sommes prêts à l'accepter, à l'accueillir; puisqu'il est vrai que la survie n'est pas la vie et qu'"il ne faut pas dormir avec des fantômes car les morts ne se réveillent jamais..."
Coup de couteau en plein coeur de notre société où le culte de la jeunesse, du tout maîtrisable-malgré tout bien ébranler, mais qui ne semble pas vouloir tomber-, n'est qu'une éternelle fuite en avant de cette fin programmée puisque dés la naissance, c'est la vie et la mort que nous entamons tout à la fois.
Coup de couteau également dans -ce que j'appelle-"crétinisation" à outrance de cette société où même un débat, dit sérieux,ne sont que de vaines discussions qui tournent en rond, comme un chien après sa queue.
Coup d'épée dans une société qui simplifie tout pour mieux nous enlever tout savoir...quand bien même internet peut multiplier les sources de savoir.
Ici point de tout cela, ces textes mériteraient en tout cas de trouver un éditeur. Servis par une mise en scène sobre, dont les jeux de lumière spectrales et celui des étoffes seraient les principaux éléments, ils sont admirablement incarnés par les deux comédiens, superbes de justesse, donnant à chaque mot, chaque syllabe toute leur force.
Alors ce soir, me reste quelques questions, dont celle-ci: n'allons-nous pas finir comme le serpent de la pièce, mort étouffé,la queue dans sa gueule?
N'est-il pas temps de reprendre le fil de nos vies, et la vivre enfin sans la subir?
N'est-il pas temps de changer cette société, puisque tout montre que nous allons droit dans le mur?


J'espère que ce spectacle trouvera d'autres salles pour l'accueillir, d'autres dates pour se faire connaître.

lundi, juin 06, 2011

Estrella Morente canta a Enrique en su funeral en Granada




l'au revoir ou plutôt l'adieu d'une fille à son père.... quoi de plus touchant,émouvant.
Le coeur serré pour ne pas dire arraché par la douleur, elle partage un dernier chant avec les proches, les aficionados, les caméras présentent ce jour-là.
Belle et grande, son père a du être fière d'elle...

puisque d'autres possibles existent... II/ l'infantilisation, la crétinisation

Depuis déjà quelques décennies, nos cerveaux sont lavés par les programmes télé. Exit les documentaires de mon enfance, que je dévorais à loisir sur les chaînes publiques... Documentaires qui m'avaient appris à regarder le monde avec toute la curiosité que les yeux d'une enfant peuvent contenir. Les divertissements ont tout envahi et nous abreuvent jusqu'à plus soif, nous gavent tels des oies blanches. Tout ce que nous croyons voir sans voir (les grands panneaux publicitaires par exemple),entre dans nos cerveaux avec une facilité déconcertante, nous pourrissant de l'intérieur... Mais cette "crétinisation" à grande échelle, cette infantilisation se retrouvent ailleurs que dans les programmes télé et les publicités qui financent nombre de ces chaînes. Il en est ainsi de certains journaux qui appauvrissent les faits en ne nous donnant qu'un seul aspect à voir. Décadence des grands titres tournés vers le sensationnel. Les sociologues, psychologues et autres semblent vouloir s'intéresser de près à une nouvelle classe d'âge: les "adulescents". Entretenue par notre sacro-sainte société de consommation, nous sommes loin du mythe de Peter Pan. Par contre, ces adulescents sont comme maintenus dans la nostalgie du "c'était mieux avant". Alors pour eux, des bars, restaurants inventent de nouveaux produits ou concepts: boire un cocktail dans un biberon, manger un dessert au bon goût de fraises tagada, etc. Des marques de vêtements remettent au goût du jour des héros de notre enfance: la fée clochette, la méchante reine de Blanche-Neige, les bisounours, Caliméro... Et des spectacles rien que pour nous, les adultes qui ne veulent pas vieillir, ces fameuses nuits où sans modération nous pouvions chanter à tue-tête les génériques des dessins-animés de notre enfance. Je critique, je dénonce mais la femme-enfant que je suis parfois a bien sûr succombé à tous les exemples cités ci-dessus. Alors que cache ce refus de grandir? La peur de vieillir, de finir vieux con? C'est une des nombreuses possibilités. Le refus des responsabilités en est peut-être une autre. La fuite en avant face à une société de plus en plus difficile à appréhender et affronter...La politique fait peur, le simple fait de pouvoir payer ses factures et son loyer fait peur, garder un emploi terrorise. Triste ironie d'une société qui à la fois nous écrase et nous "soulage" en nous maintenant fermement dans cet état débile. Je crois sincèrement que les plus grands terroristes sont ceux qui nous gouvernent: riches industriels, politiciens... petit nombre d'individus ne pensant qu'à court terme, afin de réaliser plus de profits... Sans penser aux conséquences, pour l'après eux, l'après nous. Ainsi leur carnage ne se décompte pas en nombre de cadavres dans des immeubles, stations de métro ou des avions. Non, leur carnage se situe dans des sphères plus secrètes de nos neurones embrumés, qui peinent à se réveiller. Leur carnage se situe dans le cri muet des arbres, insectes et autres espèces qui disparaissent chaque année. Pire dans nos vies quotidiennes, nos sphères privées, la "crétinisation" semble vouloir détrôner le bon sens, la raison, la conscience; tous nécessaires pour un quelconque changement. Malgré tout, je reste confiante. En effet, plusieurs mouvements, de la dissidence à celui des Indignés présents dans toute l'Europe, les révolutions arabes me font espérer que tout n'est pas joué d'avance. Nous pouvons dire "stop". Nous pouvons inventer un nouveau système pour plus de justice, de droits, de solidarité et de liberté.