dimanche, juin 19, 2011

retour sur la Commune


j'ai mis cet article longtemps entre parenthèses... Nous sommes le 3 juillet, l'exposition c'est terminé le 19 juin.
J'y suis allée, comme souvent, un jour avant la fermeture. J'avais toutefois signalé son existence via fb.
Surprise, personne ou presque, certes, il faisait beau! Mais quand on a la chance de pouvoir profiter d'une expo gratuite et intéressante... Il est clair qu'elle n'a pas non plus bénéficié de la même communication et publicité que la précédente organisée à l'Hôtel de ville. Je n'ai pas vu une seule affiche dans la capitale pour signaler sa présence.
Accueillie, rue des écoles (non loin du métro odéon), dans le centre de recherches des cordeliers, elle se veut construite en parallèle à une série d'expositions organisées à l'auditorium du petit Palais.
Riche en documents, elle regroupe: décrets, lettres au peuple de Paris, caricatures (beaucoup du fait d'anti-communards), textes écrits pour l'occasion ou reprises de textes accrochés sur grillages dans lesquels sont enfermées des pierres blanches irrégulières-qui ne sont pas sans rappeler les barricades-, photographies projetées sur un mur, peintures rares notamment en hommage aux victimes de la répression versaillaise.
Du fait de tous ces documents, de nombreux thèmes sont évoqués: la place de la femme, celle de l'étranger, l'éducation, la réquisition des logements et usines vides, la création de restaurants collectifs et solidaires où tous peuvent manger à leur faim et régler plus tard...
J'ai été frappé par leur intransigeance face aux mendiants, alcooliques ou prostituées: parce que la commune avait une véritable politique sociale, puisque c'est entre autre la misère qui conduit à "une mauvaise vie", au vol et autres délits et que la Commune n'avait de cesse de combattre cette misère, alors il devenait intolérable que certains continuent à mendier, que certaines continuent à faire commerce de leur corps.
Il ne s'agissait pas de faire de la charité, à l'instar des bonnes oeuvres chrétiennes, mais instaurer la solidarité, c'est à dire le donnant donnant. En avance, trop en avance certainement sur leur temps, il pensait que les travailleurs pouvaient s'autogérer, de même que les artistes et ainsi c'est à eux que revenaient la lourde charge de rouvrir les musées, organiser expositions, concerts, etc.
Fortement méfiant du Clergé, pour ne pas dire anticlérical, il n'avait de cesse de prôner une éducation gratuite et laïque, repris par la suite grâce notamment à la loi de 1905 de séparer Église et État... Idée dont devrait s'inspirer, du moins se souvenir, un certain président actuel ainsi que son ministre de l'intérieur... Mais je ne citerai pas ici de noms, cela est inutile, vous les aurez sans doute reconnus.
En fond sonore, "L'Internationale", "Le Temps des cerises"et un autre chant de la commune accompagnent également les visiteurs.
Je suis sortie de cette exposition galvanisée, pleine d'espoir, mais avec quelques regrets aussi.
Ainsi si la Commune n'avait pas été si fortement réprimée, si la France n'avait pas subit une si vive défaite face à la Prusse, alors peut-être que Paris aurait été le détonateur à d'autres Communes, un peu partout (certaines ont suivi, mais se sont vite essoufflées)...Alors peut-être que nous aurions actuellement une démocratie digne de ce nom, avec de la gueule, soucieuse des plus faibles, combattant les oligarchies en tout genre(à moins qu'il n'y aurait tout simplement pas d'oligarchies)et autre lobbying.
J'avoue par contre, que devant la multitude des documents, sans doute fatiguée de ma matinée passée au travail (autre job alimentaire), sans doute affamée (pas pris le temps de manger, puisque manger est une perte de temps, selon moi); j'ai eu peur de tout oublier... Comme après avoir vécu un beau rêve, il nous quitte au matin, nous laissant une douce sensation mais qu'un lointain souvenir.
Heureusement, après quelques temps de "fermentation" si j'ose dire, bien à l'abri dans ma petite tête, j'ai pu vous en dire quelques mots...
Prochainement, je compléterai le sujet grâce à un compte rendu des conférences.


le tableau mis en illustration est de Maximilien Luce (1858-1941) et s'intitule "Amoncellement de cadavres devant un mur"

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