dimanche, juin 12, 2011

Minutes spectacle poétique...


Ce spectacle est tout à la fois de la poésie, du théâtre, de la philosophie, de la métaphysique.
Les textes m'ont rappelé pèle-mêle: Pygmalion, histoires de vampire lues autrefois, Maupassant et ses récits fantastiques, une histoire qu'un Ivoirien m'avait raconté, autrefois, sur un dieu-pierre, mettant tout un village en danger.... Des souvenirs de lectures, des souvenirs de mythes qui sommeillent en chacun de nous. Des souvenirs d'Histoire aussi qui parlent d'obscurantisme, de dictature, de faire un monde à son image en écrasant l'autre... Ici, cela commence comme une farce, par l'élimination des mots indésirables à coup de marqueurs indélébiles.
Alors, on se met à penser à tous ces mots que l'on souhaiteraient tant n'être que des cauchemars car serviteurs de concepts abjects. Des mots qui veulent signifier l'esclavagisme, le racisme, le nationalisme, l'oligarchie, etc...
Et puis des mots que l'on voudrait enfin, qu'ils signifient quelque chose; un peu comme une certaine devise: liberté, égalité fraternité.
Des textes qui nous renvoient aussi à notre propre fragilité, être éphémère amener tôt ou tard à disparaître.
Oui, on y côtoie de près la mort, la putréfaction.
Loin de nous faire fuir, nous sommes prêts à l'accepter, à l'accueillir; puisqu'il est vrai que la survie n'est pas la vie et qu'"il ne faut pas dormir avec des fantômes car les morts ne se réveillent jamais..."
Coup de couteau en plein coeur de notre société où le culte de la jeunesse, du tout maîtrisable-malgré tout bien ébranler, mais qui ne semble pas vouloir tomber-, n'est qu'une éternelle fuite en avant de cette fin programmée puisque dés la naissance, c'est la vie et la mort que nous entamons tout à la fois.
Coup de couteau également dans -ce que j'appelle-"crétinisation" à outrance de cette société où même un débat, dit sérieux,ne sont que de vaines discussions qui tournent en rond, comme un chien après sa queue.
Coup d'épée dans une société qui simplifie tout pour mieux nous enlever tout savoir...quand bien même internet peut multiplier les sources de savoir.
Ici point de tout cela, ces textes mériteraient en tout cas de trouver un éditeur. Servis par une mise en scène sobre, dont les jeux de lumière spectrales et celui des étoffes seraient les principaux éléments, ils sont admirablement incarnés par les deux comédiens, superbes de justesse, donnant à chaque mot, chaque syllabe toute leur force.
Alors ce soir, me reste quelques questions, dont celle-ci: n'allons-nous pas finir comme le serpent de la pièce, mort étouffé,la queue dans sa gueule?
N'est-il pas temps de reprendre le fil de nos vies, et la vivre enfin sans la subir?
N'est-il pas temps de changer cette société, puisque tout montre que nous allons droit dans le mur?


J'espère que ce spectacle trouvera d'autres salles pour l'accueillir, d'autres dates pour se faire connaître.

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