lundi, juin 06, 2011

puisque d'autres possibles existent... II/ l'infantilisation, la crétinisation

Depuis déjà quelques décennies, nos cerveaux sont lavés par les programmes télé. Exit les documentaires de mon enfance, que je dévorais à loisir sur les chaînes publiques... Documentaires qui m'avaient appris à regarder le monde avec toute la curiosité que les yeux d'une enfant peuvent contenir. Les divertissements ont tout envahi et nous abreuvent jusqu'à plus soif, nous gavent tels des oies blanches. Tout ce que nous croyons voir sans voir (les grands panneaux publicitaires par exemple),entre dans nos cerveaux avec une facilité déconcertante, nous pourrissant de l'intérieur... Mais cette "crétinisation" à grande échelle, cette infantilisation se retrouvent ailleurs que dans les programmes télé et les publicités qui financent nombre de ces chaînes. Il en est ainsi de certains journaux qui appauvrissent les faits en ne nous donnant qu'un seul aspect à voir. Décadence des grands titres tournés vers le sensationnel. Les sociologues, psychologues et autres semblent vouloir s'intéresser de près à une nouvelle classe d'âge: les "adulescents". Entretenue par notre sacro-sainte société de consommation, nous sommes loin du mythe de Peter Pan. Par contre, ces adulescents sont comme maintenus dans la nostalgie du "c'était mieux avant". Alors pour eux, des bars, restaurants inventent de nouveaux produits ou concepts: boire un cocktail dans un biberon, manger un dessert au bon goût de fraises tagada, etc. Des marques de vêtements remettent au goût du jour des héros de notre enfance: la fée clochette, la méchante reine de Blanche-Neige, les bisounours, Caliméro... Et des spectacles rien que pour nous, les adultes qui ne veulent pas vieillir, ces fameuses nuits où sans modération nous pouvions chanter à tue-tête les génériques des dessins-animés de notre enfance. Je critique, je dénonce mais la femme-enfant que je suis parfois a bien sûr succombé à tous les exemples cités ci-dessus. Alors que cache ce refus de grandir? La peur de vieillir, de finir vieux con? C'est une des nombreuses possibilités. Le refus des responsabilités en est peut-être une autre. La fuite en avant face à une société de plus en plus difficile à appréhender et affronter...La politique fait peur, le simple fait de pouvoir payer ses factures et son loyer fait peur, garder un emploi terrorise. Triste ironie d'une société qui à la fois nous écrase et nous "soulage" en nous maintenant fermement dans cet état débile. Je crois sincèrement que les plus grands terroristes sont ceux qui nous gouvernent: riches industriels, politiciens... petit nombre d'individus ne pensant qu'à court terme, afin de réaliser plus de profits... Sans penser aux conséquences, pour l'après eux, l'après nous. Ainsi leur carnage ne se décompte pas en nombre de cadavres dans des immeubles, stations de métro ou des avions. Non, leur carnage se situe dans des sphères plus secrètes de nos neurones embrumés, qui peinent à se réveiller. Leur carnage se situe dans le cri muet des arbres, insectes et autres espèces qui disparaissent chaque année. Pire dans nos vies quotidiennes, nos sphères privées, la "crétinisation" semble vouloir détrôner le bon sens, la raison, la conscience; tous nécessaires pour un quelconque changement. Malgré tout, je reste confiante. En effet, plusieurs mouvements, de la dissidence à celui des Indignés présents dans toute l'Europe, les révolutions arabes me font espérer que tout n'est pas joué d'avance. Nous pouvons dire "stop". Nous pouvons inventer un nouveau système pour plus de justice, de droits, de solidarité et de liberté.

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